Souvenirs d'Universiades avec... Chloé MAYER

Chloé MAYER est née à Nancy il y a 21 ans. C'est à l'âge de 15 ans qu'elle débute le volley-ball sur les conseils de sa professeur d'EPS qui lui voit de grandes capacités et qu'il l'incite à venir pratiquer en UNSS. Très vite, elle s'engage dans le club du Vandoeuvre Nancy Volley-Ball (VNVB) pour parfaire son apprentissage. Des entrainements qui la mèneront au Pôle Espoirs de Nancy, structure qu'elle intègre jusqu'à sa Terminale. Plusieurs fois sélectionnée en équipe de France jeunes depuis 2014, Chloé arrive dans l'équipe professionnelle du VNVB lors de la saison 2015/2016, l'année de la montée en Ligue A. Un niveau de compétition qu'elle ne quittera plus puisqu'elle était la centrale de l'équipe cette saison. Parallèlement à sa carrière de sportive, Chloé étudie à la Faculté des Sciences du Sport à Villers-lès-Nancy pour devenir professeur d'EPS tout en réfléchissant à une reconversion dans le management.

Néo-internationale (1ère sélection en équipe de France A en 2018 lors le Golden European League à Vandoeuvre), Chloé fait partie de la délégation française des Universiades de Taipei en 2017. Elle partage avec nous son expérience sportive universitaire…

Comment as-tu été sélectionné pour les Universiades (de Taipei en 2017) ?

J’étais en vacances en Crète et j’ai regardé mes mails. J’avais des mails de la Fédération Française de Volley-Ball qui demandaient de remplir des papiers pour les filles qui étaient universitaires mais surtout en équipe de France. J’ai également appris qu’une centrale s’était blessée aux ligaments croisés. Du coup, le staff m’a appelé, j’ai rendu tous les papiers et sur blessure de cette centrale, moi qui avait déjà une licence FFSU, j’ai été prise pour aller à Taipei.

Nous sommes parties vers le 14 août pour Taipei. Toutes les filles ont eu rendez-vous fin juillet-début août pour deux semaines de préparation à Vichy. La compétition a débuté le 20 août, ce qui nous a permis de nous laisser quelques jours pour nous acclimater et prendre nos marques.

Quels souvenirs gardes-tu de cet évènement ?

Même si je n’ai pas connu les JO, j’y aurai au moins un peu gouté car les Universiades sont le 2ème plus grand événement sportif après les JO. J’avais la chance d’être à Taipei et on sait que les asiatiques font les choses en grand ! On avait comme un village olympique avec 10.000 athlètes et on était mélangés avec autant de nationalité que possible.

La cérémonie d’ouverture, c’était mon meilleur moment. On était dans un stade avec nos dotations, nos drapeaux, tout le groupe France. On fait le tour du stade en étant applaudi et en applaudissant avec la musique, dans un énorme stade ! Franchement c’était assez émouvant. Pour moi, j’étais super heureuse à ce moment-là. Donc je pense que c’était mon meilleur souvenir.

Au delà, on a découvert la ville. On partage avec d’autres nationalités parce qu’on est tout le temps en contact avec, c’était vraiment super. A Taipei, j’ai eu la chance d’aller visiter l’une des cinq ou dix plus hautes tours du monde. Quand tu es sur place avec ton accréditation, tu as l’impression d’être une star. Les chauffeurs de taxis, les masseuses, tout le monde t’identifie immédiatement comme étant française. Ca tranche avec le quotidien, quand je retourne à Nancy il n’y a pas grand monde qui me connaît…

Et aussi, j’ai eu la chance de croiser Carl Lewis qui accompagnait la délégation américaine. C’est assez impressionnant de voir que tu as la même accréditation que des stars comme ça. J’en ai profité pour aller le voir et prendre une photo avec lui comme une groupie !

Quels conseils pourrais-tu donner à un étudiant sélectionné pour les Universiades ?

Déjà, d’essayer de faire la meilleure performance sportive possible. Car on ressent vraiment qu’on représente les couleurs d’un pays quand on est là-bas.

Mais surtout d’en profiter, vraiment. Au-delà des performances sportives, au niveau humain c’est vraiment incroyable. Personnellement, je ne communiquais pas trop vers l’extérieur. Déjà à cause des décalages horaires. Mais tu restes vraiment avec le groupe France. Tout le monde s’intéresse au sport de tout le monde alors que dans la vie, on ne suit pas forcément au base-ball, le water-polo, … Alors que là, tout le monde se soutient les uns les autres, il y avait vraiment une belle entente. Après c’est vrai qu’on est dans une bulle car on vit tout le temps des moments incroyables. On n’a pas envie d’en sortir et de regarder notre portable comme on le ferait automatiquement quand on est dans la rue.

De toutes mes expériences internationales, celle des Universiades a été la plus spectaculaire : des grands shows, les activités sur le village, tout était mis en place pour que ça se rapproche des JO.

Qu’est-ce que le sport universitaire t’a permis de réaliser dans ton triple projet (sportif-études-citoyen) ?

Déjà, ça m’a permis de représenter la Lorraine. Je suis native d’ici donc quand tu portes un maillot, tu représentes toujours une région derrière. Quand l’Université me permet d’aménager mon emploi du temps ou mes examens, jouer pour eux ou les représenter c’est aussi une manière de rendre la pareille et de véhiculer un système de fraternité. Au niveau sportif aussi, quand on joue avec des joueuses non-professionnelles, on apporte aussi aux joueuses qui ne jouent pas en pro mais qui ont un bon niveau pour jouer. On essaye de leur apporter pour qu’elles développent plus leur jeu et puis qu’elles arrivent aussi à se lâcher sur un terrain.