Face à Face avec… Eric PENSALFINI, Vice-Président de la Métropole du Grand Nancy

Maire de Saint-Max depuis 2008, Eric PENSALFINI vit le sport depuis toujours. Après des études universitaires au sein de la Faculté des Sports de Nancy, il devient professeur d'EPS au collège de La Malgrange en 1980. Parallèlement à son métier, il pratique le squash à haut-niveau régional. Plusieurs fois champion de Lorraine, il est Brevet d'Etat de squash et fut Conseiller Technique au sein de la Ligue Lorraine où il avait notamment en charge le développement de son sport ou encore la formation d'arbitres et d'animateurs. A son arrivée à Saint-Max en 1999, il devient vice-président de l'Office Municipal des Sports de la ville puis adjoint aux Sports. Après le décès de son prédécesseur (Gérard Léonard en 2006), il est élu comme premier magistrat en 2008. Cette même année, il intègre l'actuelle Métropole du Grand Nancy, alors appelée Communauté Urbaine du Grand Nancy, en tant que Vice-Président en charge des sports professionnels, des grands équipements et de l'événementiel. En plus de ces deux mandats, il est également Conseiller Départemental de Meurthe-et-Moselle depuis 2015.

La Métropole du Grand Nancy est un partenaire majeur de la Ligue Grand Est du Sport Universitaire – Site de Nancy/Metz : cette aire urbaine de quelques 500 000 habitants bénéficie d'un équipement sportif de grande qualité. Elle regroupe 20 communes : Art-Sur-Meurthe, Dommartemont, Essey-lès-Nancy, Fléville-devant-Nancy, Heillecourt, Houdemont, Jarville-la-Malgrange, Laneuveville-devant-Nancy, Laxou, Ludres, Malzéville, Maxéville, Nancy, Pulnoy, Saulxures-lès-Nancy, Seichamps, Saint-Max, Tomblaine, Vandœuvre-lès-Nancy et Villers-lès-Nancy.

Au mois de mars, la Métropole du Grand Nancy accompagne la LGESU Nancy/Metz sur le Championnat de France Universitaire de Savate-Boxe Française (30 et 31 mars prochain) qui se déroulera au Parc des Sports des Nations, installation communautaire. De plus, la Métropole accompagne le sport universitaire avec la mise à disposition de nombreuses installations pour les entrainements des étudiants et les nombreuses compétitions sportives de sports individuels et collectifs.

Découvrons ensemble ce partenaire important du Sport U Nancy/Metz…

Qu’évoque pour vous le sport universitaire ?

Le sport universitaire, c’est déjà pour moi en tant que pratiquant.

A l’époque, je jouais au foot et je me suis mis au squash un peu plus tard, après un accident aux ligaments croisés.
Mais en universitaire, j’étais avec des gens comme Alain Perrin (NDLR : actuel entraineur de l’ASNL) et Martial Genoudet, qui jouait à l’ASNL. Martial était de ma promo mais Alain était deux promos au-dessus de moi. Mais à l’époque l’UREPS, enfin l’UFR-STAPS aujourd’hui, c’était une petite famille. Nous n’étions pas aussi nombreux que maintenant. On était 400 sur les 4 années. Tout le monde se connaissait, de la 1ère année jusqu’à la dernière.
J’ai joué aussi en rugby car il y avait 3-4 gars qui faisait du rugby et qui recherchaient des footeux un peu costauds et qui couraient vite pour les aider à monter l’équipe de rugby. J’en garde un très mauvais souvenir car la première fois j’ai eu un doigt retourné et la fois suivante on m’a cassé une côte…

Le sport universitaire était une suite logique de ma pratique UNSS que j’avais en collège et lycée.
Je jouais dans l’équipe de foot UNSS de Saint Joseph et j’étais à l’époque avec Serge Mularoni, qui était prof d’EPS mais qui est devenu ensuite Conseiller Technique Régional pour le football en Lorraine.

Ce qui me laissera un souvenir impérissable, c’est probablement un des moments les plus durs de la faculté des sports que j’ai eu : c’est mon premier match de water-polo. Pareil que le rugby, il y avait deux poloistes dont Dominique Delon, qui a été Directeur Technique National dans sa Fédération, et qui cherchaient des gars qui nageaient pas mal. Autant en gym, je ne valais rien du tout, autant j’avais d’autres spécialités dont la natation où j’étais pas mauvais.

J’ai donc accepté ça et suis arrivé là, sans aucune notion de ce qu’était le water-polo en compétition. Et là j’ai souffert, à en vomir pratiquement à la fin du premier match tellement c’était dur.
Donc ce sont les trois sports que j’ai fait en FFSU à l’époque.

C’est ma représentation en tant que pratiquant. Mais, dans un cursus comme le nôtre, je ne comprenais pas ceux qui ne faisaient pas de sport universitaire. J’ai toujours considéré que l’épanouissement d’un individu se faisait par la pratique sportive de confrontation.
On apprend l’échec, on a des joies collectives, individuelles, mais on a aussi des échecs qui nous permettent de grandir. J’ai toujours considéré la compétition, la confrontation, comme un élément incontournable de l’accomplissement d’un individu. Et c’est pour ça qu’en tant qu’enseignant, j’ai toujours poussé au maximum les jeunes à faire de la compétition, s’engager pas seulement pour faire du loisir mais d’aller au-delà pour se confronter aux autres.

Derrière, le sport universitaire permet aussi, avec la dimension prise par la FFSU, d’avoir une aura à l’international dans ce qu’est la compétition universitaire avec d’autres pays. Je pense que pour un étudiant, ceux qui passent le palier, qui fréquentent le haut-niveau, qui vont en équipe de France universitaire, c’est le Graal !
C’est une autre expérience. C’est montrer aux autres pays que la pratique sportive, même si il y a encore beaucoup à dire en France aujourd’hui, a des piliers solides et la FFSU est un pilier solide du monde du sport en France. Cela permet à des jeunes de se confronter à l’international et de donner la dimension de la France à l’international.

Quelles sont les relations de la Métropole du Grand Nancy avec le site Nancy-Metz de la Ligue Grand Est du Sport Universitaire ?

La Métropole n’a pas un lien hebdomadaire qui permet de se voir régulièrement. Mais la Ligue Grand Est du Sport Universitaire sait qu’elle peut compter sur un partenaire comme la Métropole pour l’aider à monter des projets, dans le cadre de ma délégation évidemment, des projets évènementiels sportifs.
Mais il n’y a pas que ma délégation. On a aussi au sein de la Métropole François Werner (NDLR : Vice-Président délégué à l’enseignement supérieur) qui a l’Université dans sa délégation.
Donc ça veut dire que la Métropole, si on a besoin d‘elle, semble être un acteur incontournable qu’il faut consulter, ne serait-ce que pour l’aide technique qu’on est capable d’apporter ou encore le prêt de structures.
On n’a pas vocation à être dans les instances dirigeantes de la LGESU. Elle a son Conseil d’Administration, c’est elle qui choisit ses orientations. La Métropole est à l’écoute, prête à répondre dans la mesure de nos moyens. Mais il n’y a pas de schéma qui nous permettent d’agir au sein même de la LGESU. En revanche, je suis membre du Conseil d’Administration de la Faculté des Sports en tant que représentant de la Métropole.

En résumé, la Métropole est plutôt un partenaire actif, dans l’action, de ce que souhaite faire la Ligue.

Quelle place accordez-vous à la pratique du sport de compétition dans le quotidien d’un étudiant ?

Ce qu’on peut déjà regretter, c’est que nous ne soyons pas sur le modèle américain. Pour celui qui aime le sport, qui le pratique en compétition, on peut regretter que le sport, dans le cursus universitaire d’un étudiant, n’ait pas une place lui permettant de briguer des points. Que le sport n’aide pas l’étudiant à avoir ses UV, ses semestres…
Je me souviens quand j’étais à la Faculté des sports, on m’a mis l’allemand obligatoire. Quand tu te destines à être prof de gym, tu te demandes l’intérêt de parler une langue étrangère. Aujourd’hui, je le vois mais quand tu es étudiant, tu n’as qu’une envie c’est de pratiquer et d’apprendre à pratiquer. Alors quand on te dit que tu dois faire des maths, des statistiques ou de la psycho…
Du coup, je me dis que puisqu’on met ça dans un cursus d’étudiant en sport, je ne vois pas pourquoi on mettrait le sport dans un cursus d’étudiant « classique », en dehors des sportifs. Ce qu’apporte le sport, c’est cet équilibre nécessaire entre la tête et les jambes. Je m’appuie beaucoup sur la philosophie de Montaigne, « un esprit sain dans un corps sain », et j’ai toujours considéré que quand tu as la tête chargée, tu dois aller la décharger dans une pratique sportive car tu es concentré sur ce que tu fais en sport, sur la compétition, sur l’objectif de battre celui qui est en face de toi et tout le reste, tu l’évacues.
D’ailleurs, quelqu’un qui est à haut-niveau mais qui a l’esprit englué par des soucis familiaux, s’il n’arrive pas à évacuer il n’arrivera pas à être performant. Et je pense que le sport t’apprend à évacuer tout ce qui est facteur négatif. Et ça, ça sert dans la vie de tous les jours. Parce que quand tu vas bosser, si tu n’es pas concentré sur ton boulot, ça peut avoir une interaction négative. Je pense que c’est fondamental.
La pratique du sport permet aussi à des jeunes qui ont des soucis relationnels, des difficultés à s’ouvrir aux autres, qui changent de ville et qui arrivent là sans connaître grand monde, de s’intégrer : le monde associatif et sportif en particulier est un merveilleux vecteur d’intégration.
Nous ne sommes pas obligés de passer par le sport pour ça. Mais pour celui qui a déjà cette habitude de pratique sportive, le fait de pratiquer le sport universitaire développe le réseau de copains. Qui ne sont pas forcément issus de la même école d’ailleurs, c’est aussi ça la richesse du sport universitaire ! Tout ça, tu le développes par le sport. Quand tu es membre d’une équipe de volley, ce n’est pas forcément des membres de la faculté des sports, ça peut être un étudiant de STAPS, un autre de Médecine et là tu vas créer du lien et te faire des amis.

Et puis, faire du sport c’est aussi apprendre à gérer son temps. Quand tu travailles, si tu ne sais pas gérer ton temps, tu es vite dépassé. Faire du sport et réussir à faire des études de haut-niveau qui demandent du temps, ça veut dire que tu arrives à avoir une bonne gestion de ton temps et ça va te servir pour la suite.

Mais le sport universitaire, c’est aussi apprendre à se détendre. Quand on est enfermé dans sa chambre d’étudiant, le sport est aussi un merveilleux vecteur de détente, sans forcément aller vers la compétition.
Aujourd’hui, on est beaucoup dans la logique du sport santé. C’est vrai que quand on est étudiant, on ne pense pas au sport pour la santé. A 20 ans, quand on est étudiant, on se sent invincible donc on pratique le sport pour le loisir et pas trop le sport santé. Mais ça vient assez rapidement.

Que souhaitez-vous au sport universitaire lorrain ?

Je souhaite à la LGESU de grandir ses rangs car une bonne ligue se mesure au nombre de ses pratiquants.
Je lui souhaite également de s’orienter beaucoup vers le sport féminin dont je suis un adepte, d’axer ses efforts sur le sport féminin.
Qu’émerge au sein de la LGESU, des facteurs de notoriété avec des sportifs de haut-niveau qui iraient aux JO ou sur des Coupes du Monde. On a pas mal d’athlètes qui trainent au Pôle Nautique en particulier. Car ça pour un club, pour une ville, pour une ligue, avec des têtes de gondoles comme ça c’est important
Je lui souhaite d’être attractive, ou plutôt qu’elle participe à l’attractivité de l’Université de Lorraine. Qu’on dise, je viens faire du sport parce que à Nancy, sur le Grand Nancy, j’ai la possibilité de faire ma pratique et en même temps de faire les études qui me conviennent. D’être un élément d’attractivité au même titre que les écoles qui défendent leur image.
Mais je lui souhaite surtout de continuer à exister.